Quand je serai morte
prenez mon foie incompétent
mes poumons ventriloques
mon estomac gourmand
le long ruban kilométrique de mes boyaux
qui sont vraiment de mes deux cerveaux le plus
pratique
ma poitrine prospère
mes hanches diaboliques
mon nombril comme terre
où planter du persil
ma myopie bien utile
pour regarder de près
ce que personne n’observe jamais
mes genoux bien rustiques
pour caler des papiers
mes cuisses de fermière
et mon noble fessier
pour nourrir votre imaginaire
mais de mon cœur un peu lustré
déjointoyé de cent manières
bâillant aux vents, bien égaré
comme un coucou tout déréglé
faites un petit chiffon plissé
un ruban rouge comme bannière
à la boutonnière épinglé
petite pierre
Je prends le tout, Phédrienne (ou du moins les meilleurs morceaux) mais de votre vivant : on ne peut vous imaginer morte, vous toujours en marche, en déambulations, en traversées où vous cueillez et saisissez le plus fort de l’existence. D’ailleurs la mort ne voudra pas de vous. Comme elle ne veut pas de Carmen Cru ! Pardonnez-moi mes longs silences : je vous lis toujours avec plaisir.
Amitié, Jean-François
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Bonjour Jean-François, vous n’avez rien à vous faire pardonner, je suis moi-même très peu bavarde sur les pages ou écrits de mes amis parce que je préfère la voix, l’échange direct, ce qui ne m’empêche pas de penser à eux. Et, vous l’aurez compris, tout ce qui est moi mute à force de ne pas vouloir céder à la facilité de laisser couler des mots mais de fouiller plus profond.
Je vous embrasse, portez-vous bien.
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Excellent
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Merci, Patrick.
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