S’il en faut une

Plus ça va plus je laisse l’infinitif au vestiaire
que veux-tu, j’aime les verbes d’action
et même lorsqu’un impératif soulève mon inertie et m’emporte loin
je me réjouis
Viens, cours, vole, suis-moi, laisse ton ouvrage
laisse tes morts, ferme ta maison, respire, prends le vent, la voile, la ligne de fuite
la mer, hausse-toi du col, danse, fais les pieds au mur, crie !
La poussière s’insinue entre ton cortex et le souvenir de ta fontanelle
mollissant sous la grande lampe d’une salle abusivement appelée
salle de travail
Dehors le vent gifle ta paresse, chatouille tes côtes sous ton manteau, la pluie lave tes peurs
les feuilles tachent de sang et d’or le trottoir usé
une feuille de journal colle sous tes pieds et soudain tu cours, tu cours
ta poitrine s’ouvre, ton cœur grandit, tes pas décollent du sol
tu cours, tu cours, la vie te prend, te met au galop, te jette crinière au vent
au fil de la rue, tes bras ailés enlacent le réel, tout est mouvement
et derrière toi, derrière ta danse d’apache qui revendique le sol, l’air, l’eau l’arbre, la prairie, tout est vie
laisse les peurs à leur oubli…
(s’il en faut une pour le dire… )

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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