Quand j’aurai un peu de courage
un peu de vent dans mon drapeau
Quand je serai un peu plus sage
dans quelque trois mille ans nouveaux
Quand je cesserai de faire semblant
de croire aux mots qui disent l’absence
Quand je ferai le pas de trop
sur le côté de tes silences
Quand je serai enfin fardée
des couleurs de mon impatience
Quand j’aurai enfin retrouvé
l’audace de mes quinze ans
Bien sûr que je partirai
sur mon chemin de Stevenson
De la lune jusqu’aux monts d’Arrée
Du Sahara au Groenland
Peut-être que sa terre sera
de poudre et de sable et d’écume
ou dans mon cerveau trop étroit
un pur sentier d’étoiles brunes
mais je partirai, emportant
sur mes os le parfum du jour
et sous mes pieds le bel allant
du pénitent en mal d’amour
( pour Ghis )