Le matin de Pâques voit le grand vide de la rue. Pas un bruit de moteur, pas un piéton, pas une alarme. Les routes sont pleines ailleurs, les chemins campagnards dévorent des files inattendues, des volets claquent, l’air entre dans des maisons longtemps fermées.
Le jardin et moi observons un face-à-face. Lui dans son insondable patience, moi dans la vacuité d’un jour férié. Je me raconte des histoires de fin des temps. Dans cette fin, je serais celle-là, l’arrosoir à la main pour encenser la terre et faire pousser pour rien de nouvelles semences.
Les oiseaux s’en donnent à cœur joie. pas un chat ne menace leur royaume. ceux-là sont les punis du jour. Le dimanche pascal ,les souris prennent le pouvoir ainsi que tous les petits animaux du jardin, les trottoirs sont vides de crottes de chien, le café du coin affiche sa fermeture, la pharmacie renvoie à 2 km plus loin.
Je lyophilise et je photosynthèse, les pieds dans l’herbe douce. Peut-être arriverais-je à me transformer en fétu de paille ou en herbacée et à voleter sans crainte ?
Les gens plaignent les personnes seules mais j’ai un empire à mes pieds. Juste pour moi…
(tête d’oeuf…)
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