Là où ta pensée m’évade
c’est la mer
ses troupeaux bleus
son manteau vague
ses longues plaintes
son mystère écumeux
Je compte sur toi
sur tes mondes si pleins
tes greniers d’abondance
dont j’aime tant les grains
Ami, inconnu de passage
aux mains marquées de vie
à l‘encre bien moins sage
que mes propres graffitis
Je suis curieuse de toi
de ta mémoire, tes longs chemins
de ton audace, de tes habits de prince
ou de vaurien
Là où ta pensée m’évade, c’est la terre
ses longs méandres de sable et de boue
ses plaines d’aventure et de poussière
où se dessinent nos destins de plumes
et de vent
Ta maison de carton ou de pierre
m’est un palais lorsque tu m’y reçois
tant mon âme pourtant si solitaire
aime à s’y nicher, parfois…