Dégouttant de purs sortilèges
de clapotantes voix, de claquements de pas
la nuit est entrée dans ma tête
avec son cortège de cuivres
ses guitares espagnoles, son fado de minuit
et sa lente folie a chaloupé mes tempes
Tant de mondes inconnus, rampant silencieux
depuis les rideaux que le vent agite comme des flammes
environnent ma couche et ses marais surpris
Je ne dors pas la nuit, moi, je voyage et tangue
au gré de mes orages, et de pâles mirages
s’enroulent dans mes cheveux
Pourtant, tant que me prennent et me secouent de rage
des démons impérieux, des arbres tortueux
et de languides femmes aux lèvres paresseuses
j’abandonne mon âme aux versants de la pluie
et ne crains nul drame, bercée, bercée de nuit
pendant que le soleil défouraille sans bruits