Toujours en avance sur moi
qui guette ses premiers émois
ses pousses dures sous la terre
j’aime qu’il avance à petits pas
alors que le froid souverain
plante ses bannières cruelles
Echarpe molle autour du cou
et mains gelées au fond des poches
je cogne le sol à pleines galoches
pour entendre ses premiers sons
Il chante le printemps
presque silencieusement
dans le tissage lent et doux
des bourgeons gorgés de promesses
dans les draps blancs du ciel chargé
de flocons déjà désarmés
Et je patiente
dans mon sommeil d’arbre
qui connaît la valeur des songes
dans mon calme d’eau sous la glace
où se contemplent mes frissons