Je marche droit
Chaque vertèbre de ma colonne
déroule ses facettes de nacre
morceaux de sucre blanc
J’ouvre mes épaules au vent
Je marche droit
J’appuie toute mon assise
sur mon torse pressé
d’ouvrir à la saignée du temps
mon cœur battant
Si la chaleur me prend
dans l’asphalte où s’engluent
les pas des manants
que je fonde debout
droite comme un cierge vivant
Je marche droit, droit devant toi
droit devant un autre
dont je devine l’obsession
folle du moment
Fraîcheur pressée
glaçon frissonnant sur la peau
citron amer, eau exquise
sous le couvert d’un abri clos
Je marche droit poitrine insoumise
mes mains vifs animaux chantant
s’énivrant de la pierre et du vide
Le lion est couché maintenant
sous le soleil qui le maîtrise
Je marche droit devant.