Souvenez-vous du soleil qui mangeait notre jardin
Je voulais vos rires et leurs tiges plantées dans ma terre
la cabane de carton, la course d’escargots
les nappes sur le dos en capes de mystère
les marrons ramassés, les tableaux dégouttant de feuilles
la pâte modelée, le feutre sur le mur, les chaussettes oubliées
Battre le tambour de la fête pour que la pluie s’annonce en vain
Garder vos mains, garder vos mains en obole dans la mienne
pour que mon cœur s’apaise enfin
Enfants que la vie nous prête juste le temps de ne comprendre rien
de bredouiller, de tâtonner, de frissonner de peur, de crever de bêtise
à vouloir tout enlacer de certitudes anciennes, à refuser l’horloge
Enfants qui êtes loin
savez- vous que je grandis encore en regardant vos ombres belles
partir sur leur propre chemin
Rien ne se tait qui continue de tendre le fil des histoires et les brisures
des embruns
Mon sac sur le dos, je redeviens marcheuse insatiable
et demain, un peu plus loin, je regarderai la lumière de jade
éclairer le matin