Subrepticement tu es partie
Sans fanfare ni gloriole avec ta simple valise,
un billet imprimé, tout est facile,
le voyage est juste une histoire d’enregistrement
C’est donc ailleurs que surgit l’ailleurs que tu chéris
le murmure des pas sur des pavés secs
les fenêtres dormeuses, les rues parfumées et offertes
dans ton cerveau, juste là où tu as choisi le repli, le repos, la trêve alternative
la rupture des liens conventionnels
Même après cent ans d’égarement, des milliers de secondes ruisselant de
fainéantise dans le mouroir du temps
Si tu revenais de ta place forte, si tu descendais l’escalier de la tour
tu retrouverais intactes les obsessions journalières
le précipice quotidien, les moulins à paroles
les gestes qui ne disent rien
Alors, tu décides de ne pas rentrer
ton corps s’y trompe, mécanique huilée,
Tes yeux regardent sans percer le mystère des âmes
rafraîchis d’aveuglement volontaire
Ton cœur, fleur d’abondance, indépendant, vainqueur
apprend à rire tout seul de lui
Le jour se suffit qui peut devenir le mystère souriant
l’inintelligible déraison de vivre là plutôt qu’ici