Il y a quelque chose qui accroche
un bloque-pied accroché à ma cheville
un redresse-phalanges à mes doigts
sauf lorsque je sors de chez moi
une veste jetée sur l’épaule, un pull vite enfilé
des chaussures qui marchent vite
et l’asphyxie aux talons
Respire, respire me dit la rue qui tape à mes semelles
Respire, respire me répond le sourire d’icelui
croisé au bas de ma porte et qui ne rentre pas
Le livre bâille sur mon ennui
L’oreille attentive se fend au bout de peu de temps d’écoute
parce que la voix du vent appelle
J’ai mis le temps !
Pousse tardive à croissance si lente
que la lune en rit tous les soirs
Mais je gonfle aujourd’hui
ma cage thoracique
comme la voile d’un grand vaisseau
qui n’attend plus la mer