Il devient orgueilleux de dire que je pense
Quelque chose d‘autonome, fugace ou persistant
s’exprimerait de fait du dedans de mon crâne
installé en coucou dans le nid de mon âme
et parlant à tort et à travers
Il est vrai que parfois, constatant dans la glace
l’ensemble incongru des atomes formant
ce qu’on a coutume d’appeler une femme,
je me dis est-ce moi ce drôle d’animal
qui me toise impunément ?
Ça me répond pourtant d’une voix qui m’étonne
Ça agit, ébranlé par ce sombre occupant
qui tisse dans ma cervelle sa toile
et qui, quoi qu’on en pense, justement,
ressemble à et se différencie de tout autre
Alors, qu’en est-il ? Orgueil ou modestie ?
Choisirai-je sans honte de me draper dans un moi
qui n’en finit pas de nourrir, à défaut des psychiatres,
maints débats ? Si fait, je le veux, c’est mon choix,
arbitraire, que j’impose à tout ce qui semble être moi
Quant à ça, quoi qu’il soit, quelles que soient ses manières
et l’insolente façon dont il veut imposer sa loi
je lui tire sans peur la barbe et aussi ma révérence
accompagnée de quelques entrechats
puisque dans ma boîte tout en os il se terre !
Na !