Dans ma tasse brûlante
Un grand ciel bleu s’éploie
Là-bas, le vent dorlote les sommets
Là-bas, un étang muet s’ourle de roseaux délicats
De grandes terres brunes ordonnent leurs sillons
Qu’un seul oiseau survole
Je bois très lentement
J’invente à mesure
Le bois craquant, la feuille sèche, l’herbe roussie
Au fond de ma tasse
La géographie amusée d’une île minuscule
Survit au lent ressac d’une mer qui s’éteint
Il reste dans mes mains une anse refroidie
Dans une heure, je marcherai près de ton ombre
D’où je suis exilée, mon ami